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ACSF 06.11.2020

Le sanctuaire, le feu, le pain et le moine ! Du samedi 9 mars 2019 (20h), au dimanche 10 mars 2019 (20h), un vrai RALLYE 24 HEURES, à ne faire que du pain. Pour...quoi "le non stop" ? C'est parce que le levain naturel (Khmira Beldiya) nous impose ses propres lois ! Pas moyen de remettre à la minute qui suit ce que l'on doit faire immédiatement. Autrement, le pain serait plus acide, moins beau, moins bon, et ne lèverait pas, ou peu. Aussi, c'est le seul et unique cas dans l'univers fascinant de la cuisine où le titre de "Chef" n'est pas à sa bonne place. L'homme, et s'il maîtrisait la façon, le résultat de son ouvrage dépend entièrement du bon vouloir du levain. On ne manipule pas, on n'entretient pas et on ne fait pas que nourrir cet être si sensible, voire capricieux. On l'élève, doit-on dire, pour être plus précis. Faire un bon levain est un travail de moine. C'est aussi une leçon de ponctualité, de persévérance, de patience et d'humilité. C'est un travail au quotidien que de ménager les sentiments de plus de 500 sortes de bactéries et de centaines de milliers "d'individus" microscopiques, qui se trouvent naturellement dans l'air, dans l'eau, dans la farine... Des êtres sans "talent" particulier et que rien ne prédestine à performer à priori, mais lorsqu'ils se retrouvent dans le levain, ils, chose fascinante, s'organisent en colonie, ou mieux encore, en communauté. Une communauté modèle ! Certes, fragile (et quelle communauté ne l'est pas ?), mais c'en est une qui agit comme un seul être. Non seulement cela, mais le levain est un être doué de sentiments et qui s'adapte parfaitement à son environnement (chaleur, humidité, conditions atmosphériques...). Pour l'exemple, lorsque dehors gronde le tonnerre, le levain s'active davantage et "mieux" : Le stress, la peur... C'est l'instinct de survie qui se manifeste. Alors, comme les humains, les microorganismes stressés se gavent, libèrent les gaz, le levain lève plus rapidement... Et le pain n'est que mieux alvéolé. Comme quoi, il y a du bon et du mauvais stress. Tout dépend de qui en profite ! Cependant, avec ou sans stress, le levain s'acquitte de sa mission... toujours... et au-delà ! Lorsque vient le temps de la cuisson du pain, le levain qui s'apprête à périr dans le feu, conscient, laisse derrière lui une petite colonie qui assurera sa continuité. Il se dévoue, penserait-on, pour nous rendre tout l'amour dont nous l'aurions gratifié, des jours, des semaines, des mois et des années durant. L'amour n'est-il point pur amour que lorsqu'il est pur sacrifice ? Rachid Hamrarras N.B. : Le titre est suggéré par l'artiste Aziz Daouni