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Phone: +1 855-251-3858



Address: 146 Chemin de la Sablière J0T-1V0 Ste Agathe

Website: sentierdunouveaujour.ca

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Sentier du nouveau jour 22.11.2020

Bonjour, Mon nom est Philippe et je suis dépendant. Non seulement dépendant aux substances mais dépendant à l'informatique, aux médias sociaux et j'en passe. ...Chaque jour est une épreuve que je m'impose pour vivre ma vie, la vraie vie. Il y a plusieurs mois, un soir de consommation, je suis venu écrire sur cette page. J'ai écrit à quel point le Sentier m'avait anéanti et comment il devait se sentir responsable de ma situation. Fallait être malade à souhait! Le Sentier du Nouveau Jour, c'est un coffre à outil. Un coffre à outil pour affronter la vie après avoir côtoyé la noirceur. Une fois en possession de ce coffre, nous avons 2 choix: bâtir notre avenir ou continuer à souffrir. Ce soir-là, j'ai choisi de souffrir. J'ai aussi choisi de ne pas être le seul à souffrir. Je voulais que les intervenants souffrent, que la directrice souffre, qu'Antonio souffre. Bref, la souffrance qui m'habitait était trop pesante, il fallait que j'en dépose sur les épaules de gens qui m'avaient donné le coffre à outil pour redevenir moi. Au lieu de les féliciter et les remercier pour leur dévouement et leur implication, j'ai décidé de les dénigrer, de les cibler. Elle est forte cette maladie. C'est la seule maladie qui éloigne les proches mais qui accuse les autres de nos propres malheurs. J'ai joué dans ce film longtemps. Plus jamais. Aujourd'hui, je voudrais dire 2 choses: Je voudrais m'excuser sincèrement auprès de l'équipe du Sentier du Nouveau Jour. Je n'ai jamais pensé que vous m'aviez nuit. Par contre, je l'ai écrit. L'équipe du Sentier est une équipe dévouée qui ne compte pas les nombreuses heures d'implication qui ne sont pas facturés. Seule la gratitude fait office de salaire la majorité du temps. Oui c'est difficile d'aller au fond de nous et d'admettre que l'on doit plier les genoux pour mieux se relever. J'ai souvent refusé de plier et cela n'a que retarder mon processus. Tout ça par orgueil. N'oubliez jamais que nous sommes responsables de notre malheur mais n'oubliez surtout jamais que nous sommes responsables de notre bonheur! Profitez de ce soutien pour redevenir vous-mêmes. J'y suis allé deux fois. Je ne suis pas à l'abri d'une rechute tout comme vous. Par contre, une chose est sûre: ma rechute ne serait pas à cause du Sentier. Bien au contraire. J'en profite pour remercier chaleureusement Louise, Martin, Marianne, Kateri , Antonio, Renato et l'équipe magnifique du Sentier. Comme dirait Harmonium: vos parents ont mis quelqu'un au monde, le Sentier est prêt à vous écouter. Je vous aime xxx

Sentier du nouveau jour 14.11.2020

A gathering of Morpho Butterflies in Costa Rica - Very cool - Photo from Eco Preservation Society

Sentier du nouveau jour 27.10.2020

Mon Why ou le pourquoi que je fais ce que je fais. LE JOUR OÙ JE SUIS DEVENU INTERVENANT. Je suis intervenant. Depuis 16 ans. Des fois avec des ados, d’...autres fois avec des jeunes adultes, des fois avec des adultes. Garçons, filles, hommes, femmes, 14 à 66 ans. Je côtoie l'itinérance, la santé mentale, la criminalité. Je jongle avec le système de la santé, des services sociaux, les prisons, la rue, les Dtox, les maisons d'hébergement, les familles. Je vois la violence conjugale, la drogue, la souffrance, la déchéance, la pharmacopée, l'isolement, les brisures de fonctionnement. Techniquement, j'aide des gens à se défaire de leurs patterns en déployant une panoplie d'approches, de stratégies et de moyens d'intervention. Je conçois des plans d'intervention, j'écris des faits d'observations, je rédige des bilans de rencontres, je crée des outils cliniques et ce, dans le seul et unique but d'espérer que mon client/e adhère aux efforts que j'investis pour lui et par le fait même, s'en sorte. Techniquement, j'établis un filet de sécurité afin de maximiser ses chances de réhabilitation, maximiser l'utilisation des ressources proposées, maximiser l'augmentation de l'estime de soi, maximiser les moyens dans "son coffre à outils" et ce, dans le seul et unique but qu'il s'autonomise à court-moyen-long terme. Réalistement, je suis spectateur de la douleur, de l'impuissance, de la colère, de la désorganisation. Je suis la balance des choix commis par mon client/e, mais je ne peux jamais en comprendre la réelle pesée. Je suis l'outil instrumentalisé afin de rendre l'espoir possible. Mais je suis surtout le seul à croire aux milles et une tentatives d'un Être brisé, violenté, vulnérable, désespéré, perdu. Je vois la poudre dans ses narines, ses jointures ensanglantées, son corps sali, ses yeux vident et son coeur meurtri. Je vois les larmes lorsqu'il se retrouve sans un sous le 1er du mois à midi, je vois la peur lorsqu'il attend son enfant pour la fin de semaine, je vois l'infériorité lorsqu'il se rend à son injection mensuel, mais surtout, je vois la tristesse dans son besoin de m'avoir à ses côtés. Je l'avoue, des fois, je pleure. Des fois, je bois. Des fois, je crie. Des fois, je pousse de la fonte et des fois je cours plusieurs kilomètres. Ce n'est jamais assez. Parfois je fléchis les genoux, je m'enrage contre le système, j'écoute du Rise against ou du Bullet for my valentine, je suis maussade, je m'endors à 5h am. Mais la plupart des fois, j'accepte. J'accepte que la misère existe, j'accepte que la dimension inter-générationnelle maintienne la vulnérabilité, j'accepte que le système soit conçu pour les adaptés. Je m'avoue vaincu quand je constate que mes choix ne sont pas les siens, quand mes motivations ne sont pas les siennes, quand ma vision n'est pas la bonne. J'accepte aussi qu'il y a des gens qui ne s'en sortiront jamais, qu'il existe des blessures si profondes que mêmes les abysses n'y accèdent pas et surtout, j'accepte que la vie fasse ce qu'elle a à faire. Je m'avoue vaincu quand je constate que je ne peux trouver de solutions, quand j'ai épuisé mon bagage de connaissances, quand je me sens en envahi par des émotions qui ne sont pas les miennes. Parfois, je me demande jusqu'où un Être humain peut continuer à souffrir. Comment peut-il faire pour encaisser tant d'échecs et ce, en pataugeant dans la grande misère? Parfois, je me demande d'où vient cette force, cette résilience, ce courage lui permettant d'avancer, tête baissée, dans une vie sans mode d'emploi. Comment peut-il caresser, ou prier, l'espoir d'un avenir ponctué de réussites, ou tout au plus, de meilleurs? Je vois la tristesse dans son besoin de m'avoir à ses côtés. Mais au travers cette tristesse, je vois aussi l'espoir dans ses yeux. Je comprends qu'avec moi, il jongle moins au travers le cirque de sa vie. Je comprends qu'avec moi, son mois sans un sou se passera sans être saoûl. Je comprends aussi qu'avec moi, sa fin de semaine avec son enfant est effrayante, mais sans violence, lorsqu'il entendra mes paroles avant de lever la main. Je comprends qu'avec moi, il va moins pleurer les jours suivants son injection mensuel. Je comprends que le lien de confiance est à la base de toute relation saine et aidante. Être intervenant, c'est d'accepter le pouvoir du lien de confiance. Être intervenant, c'est d'accepter d'être en confiance. Être intervenant, c'est d'accepter d'être. Je suis intervenant.